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Comme les braconniers culturels décrits par Michel de Certeau, Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize concrétisent une certaine jouissance dans le faire et matérialisent la pensée dans les objets. Leurs oeuvres s’élaborent par assemblage, superposition ou substitution, autant de procédés qui tentent de mettre à distance les sujets traités, mais qui en même temps dévoilent un travail de compilation gargantuesque et quasi compulsif de références. Celles-ci proviennent autant des cultures historiques, vernaculaires ou pop. Le dessin est omniprésent. Parfois, il permet à la pensée d’exister sous forme d’esquisses et de notes, d’autres fois il est le décor de céramiques, souvent il est l’outil qui intègre de façon sous-jacente mais néanmoins prégnante les objets dans une trame narrative toujours présente.

Les techniques et les savoir-faire sont aussi des éléments constitutifs de la pratique artistique de Lamarche-Ovize. Ils se réfèrent d’ailleurs explicitement à la philosophie de William Morris, fondateur du mouvement « Arts & Crafts » dans les années 1860, qui refusait la distinction entre l’art et l’artisanat.
Le décloisonnement des pratiques se traduit dans leur travail par le fait de s’adjoindre régulièrement des artistes ou des artisants. Ils manifestent clairement un goût prononcé pour le motif et le décoratif, de même qu’un intérêt pour le bricolage. Une appétence qui fait des objets un témoin du plaisir de la manipulation avec une disposition assumée pour l’hybridation.

Catherine Pavlovic.

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